Autoportraits
L'exercice volontaire de l'autoportrait ne m'est pas chose aisée, il est rare. Et bien que la figuration conduise sûrement plus facilement à une lecture toujours assez directe du sujet à traduire, mes intentions pour le livrer sont davantage portées par la vision poétique du résultat final, souvent associé à un événement marquant, qui m'aura plongée dans une rêverie particulière dont j'éprouve le besoin qu'elle soit fixée.
L'autoportrait a donc forcément un peu la gueule indiscrète du journal intime : c'est probablement pour ça que je n'en fais pas beaucoup, ça intéresse qui ? j'me dis ? C'est le truc que je vais devoir garder, ça ne se donne pas c'est snob, ça ne se vend pas à autrui le quidam c'est gênant, ça vient juste maintenant encombrer l'espace physique avec celui intellectuel que je viens de vider. Bref, extraire quelque chose pour aller le poser ailleurs sans modification, des fois les logiques rationnelles ont leurs doses d'absurde. Je pense que ça soigne le temps de la réalisation, je cause ce que j'ai à dire et après je passe à autre chose. De l'ego.
Mais c'est peut-être esthétique, alors c'est là, à pavaner paon entre les autres thèmes de mon travail. Et aux yeux fragiles, les lunettes...