Femme-graine
La trilogie Femme graine est une série en 3 volets réalisée en 2022, 2023, 2024. Le 1er volet avait été présenté en 2022 à la Maison Tristan à Tours lors du festival LADI.es sur le thème Lumières noires, noires lumières.
Je ne saurai dire d'où vient cette obsession de la femme graine depuis les années 2000. Une première psychanalyse de zinc et de carambar tentera sa chance d'y relater mon miroir déformé, sans nul doute y percevoir des banalités vraies facile à porter. C'est obligé. Assumé.
Les p'tits riens nous habillent le portrait : celui de cette série avait d'ailleurs commencé dans la lumière noire où le noir est lumière dès qu'il s'agit de grandir dans un monde qui s'obstine au carré d'y mettre la tête. Dit autrement : y a-t-il de la place pour grandir dans les mondes qui s'obstinent au carré ?
Oui. Mais voilà, le mécanisme de la pensée nécessairement mobile agrège sans se justifier différentes masses dont il se paye le luxe du rapport de ses bordels. Culotté !
C'est ainsi que les codes de la couleur Noir de l'imprimerie des XVe et XVIe siècles discutent à bras ouverts, et sans rougir donc, avec la botanique et la géologie des sols et des sous-sols pour nous parler de condition féminine. Trésor dont je n'ai pas fini d'étudier les complexités solides et fragiles. La série Femme graine raconte ce long processus de la croissance du vivant empêtré dans l’architecture caverneuse et sinueuse des sols fertiles ou arides pour se frayer un passage. L’œuvre transfère l’image de cette exploration entremêlée de liquides et de solides. Se joue ici un parcours intime de l’invisible au visible où les logiques de cycles du monde végétal et des milieux humains s’agrègent entre interconnexions et matelassage de conforts pour construire un vivre-ensemble.
Les matériaux sont assez joueurs pour qui veut bien plonger dans les profondeurs symboliques de leurs racines : marqueterie de paille, matelassage de lin, cuirs, caoutchouc, seigle, encre de chine, laque glycérophtalique et papiers textiles. Tout un écosystème !
+ bonus nostalgique : vue sur ma toute première Femme-graine, collection privée, orléans. Acrylique et collages sur papier. Je signais "crobb" alors ^^
Femme-graine, Céline Robbe,
série en 3 volets 2022, 2023, 2024.
Technique mixte sur bois :
66 cm x 66 cm x ~ 6cm