LADI - Les Architectures de l'intime 2021 - 2022
2022 - Lumières noires, noires lumières
La série des 12 gravures sur linoléum Les Architectures de l’intime est une transposition graphique de la première série au nom éponyme présentée en 2021 en couleurs et bas-reliefs qui motiva le projet festivalier LADI.es. Dans cette réécriture, réduite au seul emploi de la couleur Noir, l’artiste Céline Robbe vise à rétrécir visuellement l’espace physique du moment de lecture pour en intensifier davantage la subordination qui existe entre la posture du corps et l’imaginaire de la personne qui lit. Une façon différente de faire écho au travail de l’architecte Françoise Choay qui rappelle dans l’Urbanisme, utopies et réalités de 1965, les rapports critiques entre le bâti et la condition sociale. La redéfinition du dessin initial exigée par le travail de gravure et la transformation plastique – qu’impose la traduction des pleins et des vides – oblige le geste et la démarche picturale à se saisir de nouvelles contradictions heureuses où la lumière et les variations de nos intimités se racontent différemment. L’humeur n’est plus la même. L’environnement, métamorphosé. La réalité de la première série, augmentée ici par les sillons des gouges, et par l’originalité qui découle aussi du principe de pressage, effectué ici par l’artisan presseur Florent Gay, restitue 120 œuvres uniques et originales. Un processus qui rappelle celui de tout∙e écrivain∙e : jouer de l’incident et des corrections sur et dans le temps pour façonner et/ou perfectionner la narration.
LADI – Les Architectures de l’intime, série, Céline Robbe, gravures lino sur papier vieil hollande pressées par Florent Gay, 2022
2021 - De femmes, de rouges et d'encres
Les Architectures de l’intime est une série qui aborde de façon filée différents états conjoints de la solitude de la lecture et de l’enfermement libre et contraint de l’esprit et du corps où utopies et réalités projettent inlassablement le sujet de la condition humaine. Le confinement impose une relation exacerbée voire aliénante avec nos intérieurs, paysages dans lesquels l’architecture cloisonnée du quotidien libère, protège ou altère les topographies de l’imaginaire et de la pensée. Le travail de Françoise Choay faisait alors écho, privée d’extérieur, la notion d’urbanisme au sens originel faisait disparaître un temps l’appartenance physique à la ville et rapetissait son horizon, intensifiant les rapports critiques entre le bâti et la condition sociale. L’incidence de la lumière sur les cloisons de chaque volet de la série éclaire ou assombrit le propos, le paysage et l’état de l’âme : une variation qui est aussi propre à tous procédés de narration en littérature qu’aux ressentis des lectères et visiteurs grandissant au bleu des masques et du rouge, symbole de toutes les humeurs, cette première couleur que l’homme maîtrisa. Cette série motiva la création du festival LADI.es.
Les Architectures de l’intime, Céline Robbe, 2021, série,
Encre de chine, encre vermillon, acrylique, feutre sur papier marouflé sur bois et bas-relief, 21 cm x 28 cm x 3 cm,
Bas-reliefs : carton, collage d’extraits de L’urbanismes, utopies et réalités. Une anthologie, de Françoise Choay, collection Essais, éd. du Seuil, 1965, peinture glycérophtalique rouge.